La mairie de Grenoble a lancé un « projet de réaménagement du quartier Metz-Strasbourg », en lien avec la métropole.
De quoi s’agit-il ? Après une réunion dans les locaux de la Métro puis une « visite de terrain » les 9 et 13 mai, nous ne le savons toujours pas. À ce que disent la mairie et les animateurs qu’elle emploie, tout dépendrait entièrement du recueil des avis qui vont s’exprimer. Vraiment ?
L’agence Planète Citoyenne a été missionnée pour gérer cette « concertation » qui, si l’on en croit les questions posées lors de la « visite de terrain », est limitée aux problèmes du quartier, à ce qu’il faudrait changer, particulièrement concernant les déplacements et le stationnement. En effet, aucune question n’a concerné ce qui va bien et ce qu’il faudrait conserver, alors que tous les habitants disent vivre dans un secteur très agréable. Aucune non plus n’a été relative à l’entretien. C’est pourtant à ce sujet qu’il y a eu le plus de remarques, notamment à propos des tags un peu partout et des arbres qui manquent ou dépérissent depuis longtemps sur la place de Metz.
Accompagnée par les adjoints au maire G. Namur et A. Confesson, la « visite de terrain du quartier Metz-Strasbourg » s’est déroulée place de Metz, rue de Strasbourg, rue Casimir Périer, rue Beyle-Stendhal. Il n’y a pas eu de réponse à la question demandant si la rue Tartari était aussi concernée.
Les objectifs suivants ont été énoncés : apaiser, végétaliser, mettre en valeur le quartier. Ce sont exactement les mêmes que ceux que la mairie a mis en avant pour piétonniser le quartier des places Sainte-Claire et Notre-Dame avec les rues attenantes (Bayard, de la Paix, Auguste Gaché).
Connaître le sens du mot « apaiser » a nécessité de poser plusieurs fois la question. Finalement, la réponse est qu’il ne concerne que la circulation et signifie supprimer le « trafic de transit », expression de la mairie qui vise tout véhicule qui passe sans s’arrêter ! Ceux retournant dans le Grésivaudan après avoir réussi à venir au centre-ville semblent être particulièrement visés.
Les habitants disant alors que le projet de la Ville était donc de piétonniser, la mairie a répondu que jamais ce mot n’avait été prononcé. Il est vrai que le vocabulaire de la seule annonce qui a été faite se limite à « quartier apaisé où le piéton retrouve sa place », « rue de Strasbourg marquée par un fort transit », « omniprésence de la voiture ». Ainsi que « prolonger les réflexions de l’opération Cœur de Ville Cœur de Métropole [NDLR la fermeture du boulevard Agutte-Sembat], qui a permis d’étendre le plateau piétons de l’hyper-centre », et de son corollaire largement promu par la mairie : les terrasses, pour lesquelles il est désormais officiellement confirmé que le mot « apaiser » ne s’applique pas.
Que deviendra le stationnement ? La mairie veut le réduire, alors que les terrasses sur stationnement sont déjà très présentes place de Metz comme rue de Strasbourg. La question se pose aussi pour les parkings de la place Vaucanson et de la Maison du Tourisme car fermer de la rue de Strasbourg les couperait des grands boulevards.
D’autres réunions sont prévues aux dates suivantes : 30 mai (commerçants) et 1er juin (tous). Le résultat de la « concertation » sera présenté le 5 juillet à 18h30 dans les anciens locaux de la CCI.